Bonjour à tous, ça fait un petit bail que je n'avais pas continué ma fiction mais voilà enfin la fin du premier chapitre de Olympos XII, à bientôt pour le second chapitre !
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Partie 5
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Nous continuions depuis un bon quart d’heure à descendre la rivière à bonne vitesse quand Rukamon nous annonça qu’il était trop fatigué pour rester sous sa forme de champion. Nous décidâmes alors de sortir de la rivière et de continuer notre route vers le palais de Bacchusmon à l’Ouest, direction dans laquelle le courant de la rivière nous avait porté. Portant sur mon dos le pingouin fatigué qui venait de reprendre sa forme d’origine, j’avançais trempée aux côtés d’un Billy tout aussi trempé et de son partenaire le satyre pas moins mouillé que nous. Heureusement le soleil cognait fort et nous sécherions bien vite.
Il devait être quatre ou cinq heures de l’après-midi mais la chaleur était celle d’un été indien. Nous avancions à grand peine quand d’un commun accord nous nous arrêtions à l’ombre d’un arbre pour nous reposer un peu. Une forêt bordait chaque rive du cours d’eau et celui-ci s’étendait à perte de vue. Quelle distance avions nous pus parcourir depuis notre séparation avec les autres ? Je ne pouvais m’empêcher de penser à Lona, elle devait être terrorisée par tout ce qui se passait, et perdue par mon absence. Si seulement on avait été dans la même barque…
Le fil de mes pensées fut brusquement interrompu par un bruit sourd d’insecte qui volait derrière nous, caché par les arbres, mais pas un petit moustique ou une mouche, quelque chose de beaucoup plus gros. À mesure qu’il se rapprochait je le trouvais de plus en plus gros, plus gros encore que nous, ce qui n’était pas étonnant dans ce monde, certes, mais ce n’était en rien plus rassurant.
- Dites, les insectes locaux ils sont du genre gentil ou méchant ? demandai-je inquiète.
- Disons qu’en général, plus c’est grand, plus c’est méchant. répondit Penmon.
- Bwarf, depuis qu’on est arrivé ici on a déjà vu pire que de simples insectes, et pourtant on est là que depuis quelques heures. fit Billy pour signifier sa totale tranquillité d’esprit.
Et comme pour lui rabattre son caquet, la créature surgit d’au-dessus des arbres, un monstrueux scarabée orange géant qui hurlait puissamment et se dirigeait rapidement vers nous.
- C… C’est quoi ça ? articulai-je tant bien que mal.
- Ça, c’est Kuwagamon, et c’est pas bon. expliqua Penmon sur un ton neutre.
- Oh ça va, si c’est juste un Kuwagamon un petit éclair devrait le calmer, c’est jamais qu’un simple adulte. fit le petit Zeus avant de faire tomber avec fracas un éclair sur le scarabée.
Dans un râle d’agonie, la créature tomba au sol, la peau entièrement carbonisée. Elle semblait encore en vie, mais pas en assez bon état pour nous poursuivre. Le satyre se tourna alors vers nous avec un petit sourire satisfait qui disparut à l’instant même où d’innombrables bruits d’insecte semblable se firent entendre. Sous nos yeux médusés, une nuée de scarabées orange géants sortirent de la forêt en hurlant de colère contre nous comme pour crier vengeance.
- Et maintenant que ce n’est plus Un Kuwagamon, on fait quoi ? demanda Billy sarcastiquement.
- On cour. répondit Penmon sur un ton complètement neutre.
- J’ai comme une impression de déjà-vu. fis-je pensive.
Nous nous mîmes tous à courir dans la direction opposée à cette véritable armée ne pouvant faire autre chose jusqu’à ce que le pingouin propose de se jeter dans la rivière pour échapper plus facilement aux insectes. Nous nous jetâmes donc prestement dans la rivière, toujours suivis de la nuée d’insectes, Penmon évolua, il était certes fatigué mais notre cas était désespéré, et une fois dans l’eau nous serions hors de portée. Mais tout ne se passa pas comme prévu : au bout de quelques minutes de fuite, Rukamon reprit sa forme d’enfant sans prévenir, les insectes nous suivaient toujours, le courant nous emportait trop vite pour pouvoir sortir de l’eau et, comme dans tous mauvais film où les héros se retrouvent sans défense dans une rivière, une cascade nous attendait à quelques dizaines de mètres de là. Nous tombâmes et puis ce fut le noir.
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- Grande sœur, au secours ! criais-je prise de panique en me débattant dans l’eau incapable de discerner ce qui se passait autour de moi
- Attrape ma main Émilie ! fit une voix masculine qui ne m’étais pas inconnue.
Billy m’agrippait de toutes ses forces et lui-même était retenu par Aegiomon qui se tenait au rebord de la rivière dans laquelle on venait de tomber.
- Remonte-nous ! lui cria l’adolescent.
- Je fais ce que je peux !
Il parvint à nous faire sortir de l’eau de justesse, apparemment ils ne s’étaient pas évanouis pendant la descente et avaient réussis à nous rattraper Penmon et moi in extremis. Sans Billy et Aegiomon, je n’ose même pas imaginer ce qui me serait arrivé. On m’avait sauvé, encore…
- Merci… de m’avoir sauvé… parvins-je à articuler, encore sous le choc.
- Mais de rien princesse, ça fera 155€ TTC. plaisanta Billy. Et sinon Aegi, comment va le pingouin ?
- Depuis quand tu me parles avec aussi peu de respect ? Et de mon frère ? Je te signale qu’on n’a pas gouverné le monde ensemble Billy, ait un peu de respect pour notre rang !
- Oui oui, si tu veux, du coup, comment va sa majesté le Dieu des Mers ?
- Pff… Ça ira pour le moment mais il faut qu’il se repose, il est vidé.
- Du coup je suppose qu’il va falloir trouver un endroit pour se mettre au calme, alors ne perdons pas de temps, les insectes géants risquent de revenir d’une seconde à l’autre, en espérant qu’ils nous croient morts.
Aegiomon prit le pingouin sur ses épaules et Billy m’aida à me relever. Nous marchâmes pendant une bonne demi-heure avant d’arrivé enfin en vue d’un lac à côté duquel se trouvait une grotte, l’endroit parfait pour rester se reposer pour la nuit. Mais avant de penser à la nuit, il nous fallait penser à manger, ça faisait des heures que nous étions arrivés dans ce monde, et pas une seule fois nous n’avons eu le luxe de boire ou de manger quelque chose.
- Dis-moi Billy, est-ce que tu sais pêcher ? demandais-je.
- Avec ou sans une canne ?
- Plutôt sans, je ne suis pas sûr qu’on pourra en bricoler une pour le moment.
- Moi je peux vous aider en lançant un éclair sur le lac. fit le satyre désireux de manger lui aussi.
- Euh… Non merci, déclinais-je. Je crois qu’on va essayer de ne pas tuer tous les poissons d’un coup.
- Moi je dis ça c’est pour vous, vous allez avoir du mal à manger ce soir sans aucune prise.
- T’inquiète pas, Billy va les choper à la main pendant que je chercherai des fruits. dis-je avec un sourire malicieux.
- Est-ce que j’ai le choix ?
- Je ne pense pas.
- Ouais bah je crois que je vais essayer de faire une canne à pêche avec les moyens du bord…
Une fois arrivés à la grotte, Aegiomon posa Penmon sur un tas de feuille puis Billy et moi nous séparâmes pour partir à la recherche de nourriture. Tandis que je cherchais des fruits dans les buissons et les arbres Billy ramassait une branche assez solide et bricolait ce qui ressemblait plus à une corde qu’à un fil de pêche.
La cueillette ne fut pas très bonne. Je ne savais pas où chercher pour trouver de gros et s'il m'arrivait de croiser la route de gibier sauvage, il s'enfuyait avant même que je puisse l'identifier. Finalement, je revenais plus ou moins bredouille avec seulement quelques baies. En revenant sur mon chemin, je tombais sur Billy en pleine séance de pêche. Depuis trois quarts d'heure que je galérais à trouver trois baies, lui avait réussi à pêcher une demi-douzaine de poisson de toutes les couleurs que Penmon s'employait à préparer. Aegiomon n'était pas encore revenu avec le bois. C'était normal, je n'avais moi-même pas vu beaucoup de petit bois en cherchant mes baies.
Billy m'impressionnait. Il avait pêché tous ces poissons avec une simple corde attachée au bout d'une solide branche ne serait pas suffisant pour nous quatre. C'est alors que les choses se compliquèrent : Billy se trouvait sur une planche faites avec les restes des barques que le courant avait charrié jusqu'au lac, c'est de là qu'l pêchait, en plein milieu du lac. Le problème survint quand un poisson "plus gros" s'accrocha à la ligne, mais ce n'était pas un poisson. Celui-là, c'était un Digimon, un genre de serpent géant, bleu avec une tête jaune, et un hurlement lui me parut effroyable.
Et nous l’avions ferré. Sans doute folle de rage, la créature bondit hors de l’eau, renversant Bill au passage qui put faire un petit coucou aux poissons. Gardant magistralement mon sang froid, j’ordonnai à Penmon de se transformer et de s’attaquer au serpent de mer, tandis que ne sachant pas s’il était blessé ou non, je sautais à l’eau pour sauver mon camarade humain. Ayant depuis longtemps appris à nager comme un poisson dans l’eau, j’arrivai vite à ma cible et je pus le remonter rapidement.
Au même moment, Rukamon se battait sauvagement contre un serpent géant déchainé, alternant entre des coups de boules et des coups de queues, évitant les rayons de glace de la tête jaunie de son adversaire avec une aisance fabuleuse, cette pauvre créature ne faisait clairement pas le poids face à cet ancien dieu des Mers qu’était Rukamon, même en n’étant pas au summum de ses capacités. Finalement, alors que je sortais de l’eau, un Billy dont la tête tournait dans mes bras, le combat s’achevait sur une victoire écrasante de mon partenaire dauphin qui laissa repartir le serpent en amont du lac.
- C’est bon, j’ai réglé son compte à Seadramon, me dit-il. Comment va Bill ?
- Il est un peu sonné mais il n’a pas l’air d’être blessé.
C’est à ce moment précis qu’Aegiomon arriva. Il marchait tranquillement les bras chargés, l’un de bois et de l’autre, il soulevait une espèce de sanglier qu’il avait visiblement abattu, ce qui était une bonne chose : si nous n’allions visiblement pas manger de fruits ou de légumes nous allions tout de même nous régaler de viande et de poissons.
- J’ai cru comprendre que vous aviez eu un problème ? fit le satyre en arrivant à notre hauteur.
- Et de toute évidence, il est réglé. répondis-je. Dis-moi, tu pourrais allumer le feu ? Je suis trempée jusqu’aux os !
- Et ce serait pas de refus pour moi non plus, ajouta Bill qui venait de reprendre ses esprits.
- Dans ce cas allons à côté de cette grotte, fit-il en désignant un trou au milieu d’un mur rocheux à quelques dizaines de mètre de là. La chaleur restera près de nous, en plus, elle est vide, donc on pourra passer la nuit dedans.
- Comment tu sais qu’elle est vide ? demanda Bill
- C’est moi qui l’ai vidée, fit-il en désignant le sanglier sur son bras. Il y a quelques sangliers troglodytes dans la région, ils ont la réputation d’avoir une chaire tendre et ferme à la fois, on va se régaler ce soir !
Nous avançâmes donc en direction de la grotte afin d’établir un feu de camp et nous sécher pendant que les Digimon préparaient le repas. Et là, un dilemme survint, pour nous sécher efficacement il nous fallait nous déshabiller.
- Bon voilà ce qu’on va faire, commençais-je. Je garde ma veste pour me couvrir un minimum et je laisse mes vêtements près du feu pour qu’ils sèchent, tu pourras en profiter pour faire de même, et tu m’appelles quand c’est bon, je serais derrière ces buissons. Mais je te préviens, si tu viens mater je te jure que tu n’auras jamais d’enfant naturel !
- C’est bon j’ai compris, pas la peine de t’énerver et de toute façon, je risque pas d’avoir envie de te mater. fit-il, rieur.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Rien, rien du tout.
- Je préfère ça !
- Au fait, commença-t-il timidement, merci pour tout à l’heure.
- M-Mais il n’y a pas de quoi, je n’allais pas te laisser couler.
L’attente fut longue, et la nuit encore plus, mais le lendemain nous pûmes repartir vers le domaine du dieu de la fête. À ce moment nous ne nous en doutions pas vraiment, mais il allait clairement nous la faire.
Fin de Olympos I